5 jours dans le massif du Jura

Cette année (2020), nous n’avons pas prévu de partir en vacances d’été. Et avec la crise sanitaire, ce n’est pas plus mal finalement. Nous avons toutefois envie de nous évader quelques jours dans les environs. Cela fait un moment que nous parlons du Jura, sans avoir pris le temps de faire du tourisme local et de nous rendre dans ce paradis des randonneurs : c’est l’occasion ! 

Nous nous accordons donc cinq jours dans le massif du Jura : un jour dans l’Ain, puis quatre jours dans la région des lacs.

1er jour : Le sentier des pertes de la Valserine

Après 3h de route depuis la maison, nous voici arrivés à notre première destination : Bellegarde-Sur-Valserine. Vous n’avez surement jamais entendu parler de ce nom… nous non plus, avant de chercher quoi faire par là-bas !

Pourtant, dans cette commune de l’Ain, se trouve un parcours aménagé très chouette à découvrir : le sentier des pertes de la Valserine.

Il y a trois points de départ pour cette balade. Nous démarrons du plus éloigné : un parking au pied du viaduc du chemin de fer, à côté de la gare. Nous parcourrons environ 7km.

La promenade est facile et longe tout du long la rivière Valserine, souvent en sous-bois (ce qui  nous a permis d’être abrités lorsqu’il a plu, et qui doit être très appréciable en cas de fortes chaleurs), jusqu’à arriver aux pertes. Ici, la rivière a creusé des gouffres profonds dans la roche calcaire. Lors de notre passage, en plein mois d’août, le niveau de l’eau est bas, mais la balade vaut le détour quand même.

Eau translucide, petits canyons, « marmites » de géants, arbres recouverts de mousse, cascade, voilà ce que nous offre la nature lors de cet aller-retour de 4h (pauses pique-nique et photos / vidéos incluses).

Nous prenons à nouveau la voiture pour nous rapprocher de Moirans-en-Montagne et rejoindre notre chambre pour une nuit. Le midi, j’avais pris soin de réserver pour le soir une table au restaurant Le Regardoir, qui bénéficie d’une magnifique vue sur le lac de Vouglans. 

Nous sommes dans le Jura et il ne fait pas un temps caniculaire : nous nous laissons donc tenter par une fondue jurassienne (uniquement au Comté) accompagnée de son vin blanc évidemment ! 

2ème jour : Le lac de Vouglans

Ce matin, c’est via ferrata ! Via ferrata signifie « voie ferrée » en italien, et consiste à parcourir une falaise sur un itinéraire aménagé, avec des supports en fer et une ligne de vie.

L’accès est libre, c’est-à-dire qu’il est possible d’y aller seul avec son propre équipement, ou en le louant. Après un coup de fil à l’Office du Tourisme, nous avons préféré partir avec un groupe et un moniteur. En effet, même si nous n’avons pas le vertige, nous n’avons jamais fait de via ferrata ni d’escalade. Pour une première fois, on (enfin, surtout moi, Virginie) se dit qu’il vaut mieux assurer le coup ! (Et je pense qu’on a bien fait.)

Rendez-vous à 8h45 au belvédère du Regardoir, pour rejoindre Soline et Patrick de Couleurs Cailloux, ainsi que 14 autres participants. Nous enfilons l’équipement, puis marchons quelques minutes dans un bois pour accéder au départ du parcours. C’est ici qu’on nous donne les consignes pour que tout se passe bien (et éviter de tomber dans le vide !). Ensuite, c’est parti pour l’aventure !

2h à se déplacer sur la falaise, sur des barres fixées et des échelons, en s’accrochant à des rampes. Nous passons par deux échelles, Luc a droit à une petite descente en rappel, et nous nous amusons à sauter sur une longue passerelle à la fin. Tout cela avec une vue à couper le souffle sur le lac de Vouglans. 

Après un tel exercice en hauteur, nous avons envie de nous rafraichir en trempant les pieds dans l’eau. Depuis la via ferrata, nous avons pu voir que la réputée plage de la Mercantine n’est pas bondée, contrairement à habituellement. Le temps est incertain, c’est surement l’explication. Nous profitons donc de cette jolie plage aménagée. 

Mais notre envie de sortir des sentiers battus reprend le dessus, et nous partons à la recherche d’une petite plage sauvage. Nous en trouvons une à quelques kilomètres en voiture. Un groupe de jeunes, encadrés par des moniteurs, se prépare pour faire de la spéléologie un peu plus loin, sinon nous sommes seuls. Le sable n’est pas fin, mais la couleur de l’eau m’attire, et cette fois-ci ce n’est pas uniquement les pieds que je trempe, malgré la température un peu fraiche. 

3ème jour : La randonnée du Pic de l’Aigle

Pour ce troisième jour, nous avons prévu de faire la fameuse randonnée du Pic de l’Aigle. Mais avant, il faut trouver des sandwiches pour le midi. Et là, quelle aventure (ou galère, au choix) ! 

Il est 8h30, nous avons vu que la boulangerie la plus proche de notre hébergement est situé à 30 minutes, à La Chaux-du-Dombief. C’est le village d’où part la randonnée, c’est parfait ! Sauf qu’arrivés là-bas, la boulangère ne vend pas de sandwiches… Elle nous envoie alors chez le boucher pour prendre de quoi garnir les sandwiches : mais quelle bonne idée madame ! La boucherie n’est pas encore ouverte… Quelques minutes plus tard, nous sommes accueillis par le couple de bouchers très gentil, et prenons des rillettes, du jambon de pays, du Comté, et même des cornichons ! Retour à la boulangerie… pas de baguette ! Heureusement, il reste quelques pains. Enfin, nous confectionnons avec amusement nos sandwiches sur le parking du pic de l’Aigle, puis commençons la randonnée.

Celle-ci forme une boucle, qui passe d’abord par le Pic de l’Aigle, auquel nous accédons par un chemin rocailleux. Nous avons la chance de bénéficier d’une vue dégagée sur le Mont Blanc, et sur le lac d’Ilay. Comme le lac de Vouglans, les couleurs sont superbes : un mélange de turquoise, de vert, bordé de beige. Ensuite, nous grimpons en sous-bois jusqu’au belvédère des trois lacs (avec vue sur le Petit Maclu, le Grand Maclu et Ilay), puis nous atteignons le belvédère des quatre lacs (Narlay en plus des trois précédents). Les vues valent le coup d’oeil, les couleurs sont incroyables, on a du mal à croire que nous sommes en Franche-Comté. On croirait des lagons ! Lorsque nous marchons, nous croisons peu de monde. Par contre, il y a beaucoup de touristes au pic de l’Aigle ainsi qu’au belvédère des quatre lacs, étant donné que chacun dispose d’un parking proche. 

Après avoir marché sur la crête, nous rejoignons les lacs : il faut être vigilant lors de la descente, le sol est glissant, entre la boue et les pierres humides. Nous nous baladons tranquillement le long des lacs que nous avons vus du haut il y a quelques minutes : d’abord le Petit Maclu, puis le Grand Maclu, et enfin Ilay. C’est apaisant, et l’eau est toujours aussi belle vue de près. A noter que la baignade est interdite aux lacs du Petit et Grand Maclu, autorisée mais non surveillée à Ilay. 

Pour boucler la boucle, il faut remonter par un autre chemin et retourner à la voiture. C’est pentu ! 

Direction le lac de Clairvaux pour se baigner : honnêtement, nous n’avons pas aimé. Un sentiment d’être sur une plage du sud (hormis la température de l’eau !), serviettes contre serviettes, et une eau loin d’être cristalline ! Nous nous sauvons rapidement.

4ème jour : Les cascades du Hérisson

Depuis le temps que nous parlons d’aller aux cascades du Hérisson, le jour est enfin arrivé ! Malheureusement, nous n’avons pas choisi la bonne période : il n’y a quasiment pas d’eau, et le site est envahi de monde. Nous marchons les uns derrière les autres, comme dans une file d’attente d’un parc d’attraction, de la première cascade (celle de l’éventail), à la dernière (la septième).

C’est dommage, parce que la balade dans ce bois doit être très agréable habituellement, même si les jambes sont mises à dure épreuve pour atteindre le sommet. 

Nous reviendrons en automne ou au printemps, c’est certain, pour pouvoir profiter de cet endroit à la hauteur de ce qu’il vaut ! 

Encore une fois, après cette activité physique, nous allons nous prélasser au bord d’un lac. C’est vers le lac de Chalain (tout proche) que nous nous dirigeons cette fois-ci. Nous nous étalons à la plage du Doucier : du sable ou de l’herbe, au soleil ou à l’ombre, c’est au choix ! Nous nous baignons un peu, juste de quoi nous ouvrir l’appétit, et aller manger une glace au lait de la ferme de Fontenu. 

5ème jour : Kayak sur la rivière Ain

Pour cette dernière matinée, nous avons réservé une sortie de 10km en kayak biplace, en autonomie, sur la rivière Ain, avec les Magiciens d’eau. Nous avons rendez-vous à la base à 9h45, et après quelques explications, une navette nous amène à Châtillon, pour le départ. 

A nouveau (on se répète un peu !), il y a peu d’eau (et pas de courant), mais suffisamment pour naviguer. Comme d’habitude, Luc est aux commandes à l’arrière, et moi devant. Nous pagayons tranquillement en profitant du paysage. Nous passons à côté d’une réserve ornithologique : dommage, nous n’avons pas les jumelles, mais nous apercevons pas mal d’oiseaux (nous n’approchons pas, pour ne pas les déranger). Plus loin, une belle surprise nous attend : deux biches ont les pattes dans l’eau et sont en train de boire. Nous avançons doucement et sans se faire remarquer.  

Nous rejoignons la base aux alentours de 14h. 

Et voilà, c’était la dernière activité prévue, il est maintenant temps de rentrer à la maison, à quelques heures d’ici. 

LE MASSIF DU JURA EN VIDÉO

Petit bilan

 ✅ La région des lacs est à découvrir, même si vous n’êtes pas du coin. Les paysages sont admirables, les activités de plein air nombreuses. Nous avons vraiment été dépaysés. Passer ses vacances dans le Jura est envisageable et pas seulement en option de secours ! 

 ❌ Nous sommes clairement partis au mauvais moment : en plein mois d’août, pendant la pandémie liée au Covid. L’occasion de revenir au printemps ou en automne, lorsqu’il y aura moins de monde et plus d’eau ! 

🏠 Nous n’avons mentionné ni nos hébergements, ni les restaurants dans l’article. En effet, pour les hébergements, nous avons pris ce qu’il restait, et ils n’étaient pas exceptionnels. Pour les restaurants, il a été très compliqué d’en trouver également, tellement l’affluence touristique était importante. A chaque fois, nous avons du faire 30 à 45 minutes de route pour pouvoir manger le soir. Toutefois, si vous passez par Lons-le-Saunier, nous vous recommandons sincèrement le restaurant La Table de Perraud : les plats sont recherchés et fins, et le patron très gentil.